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Une proposition de loi, dont l’examen en séance publique aura lieu aujourd'hui au Sénat, vise à encadrer le recours par l’Etat aux cabinets de conseil privés. Le texte intègre pour l’instant les prestations informatiques dans son champ d’application. Or, ces prestations sont extrêmement courantes dans les administrations et n’ont pas de caractère stratégique au sens où l’entend la proposition de loi. Le secteur informatique se retrouve donc pris en otage d’une controverse politique à laquelle il est complètement étranger.
Loin d’être neutre pour le secteur, ce nouveau texte va détourner – dans un marché déjà en tension – de nombreux acteurs privés de la commande publique informatique, ce qui aura pour conséquence :
Le texte de la commission des Lois du Sénat, adopté le 12 octobre, exclut désormais du « conseil en informatique » les prestations de programmation et de maintenance.
Face aux risques soulevés pour le secteur public, une telle distinction est non seulement irréaliste avec la manière dont travaille le secteur informatique mais le remède pourrait même être pire que le mal en rendant le dispositif inapplicable et donc juridiquement instable :
A l’heure où les enjeux de numérisation de l’Etat sont considérables – démarches administratives à distance, téléconsultations, identité numérique – le secteur public va se priver des compétences des entreprises privées qui fournissent des prestations informatiques.
Or, le secteur public a besoin des prestataires informatiques externes pour moderniser et numériser ses administrations ainsi que les procédures administratives destinées au public. Ce sont actuellement 25 à 30 000 équivalents temps plein qui travaillent sur ordre de l’Etat afin de déployer des logiciels de gestion des courriers envoyés par les usagers, des systèmes de facturation, etc. partout et sur tout le territoire.
En conséquence, Numeum appelle le législateur à exclure les prestations informatiques du champ d’application de cette proposition de loi.
Si Numeum comprend l’exigence démocratique de transparence et de contrôle recherchée par les sénateurs, il ne faut pas que le processus de transformation numérique de l’Etat en fasse les frais. Car le texte, s’il est voté en l’état, constitue une véritable usine à gaz qui ne produira que de l’insécurité juridique et détournera les entreprises de services numériques (ESN) de la commande publique numérique. La seule solution est d’exclure l’intégralité des prestations informatiques du champ de la proposition de loi.
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