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Le rapport de la génération "Y" à la formation, les défis à relever en terme d'innovation dans les méthodes et les outils pédagogiques. Par Rémi Grégoire, Rédacteur Multimédia-Concepteur - Micropole Institut
La Génération Y, est une notion souvent abordée, dont aujourd’hui chacun se saisit à sa façon et y apporte sa propre définition. Ce concept est ainsi vu comme une sorte de nébuleuse incompréhensible. On le retrouve principalement dans les sciences de l’éducation et dans la culture managériale. C’est d’ailleurs cette dernière qui y apporte une définition la plus synthétique : « La Génération Y désigne les personnes nées entre 1978 et 1994. […] Cette génération, qui a grandi avec l’ordinateur, Internet et les nouvelles technologies, se caractériserait par la recherche constante de nouveauté et d’épanouissement personnel, une certaine impatience, l’hostilité envers les formes traditionnelles de hiérarchie, le désir de progresser rapidement, la volonté de sortir du lot et l’envie de concilier travail, vie personnelle et engagement citoyen. »
Pourtant, malgré les points de vue nombreux et divergents, qu’ils viennent des ressources humaines ou des sciences de l’éducation, la Génération Y présente des points communs récurrents : une culture du net, de l’instantanéité, de l’apprentissage par l’action, du sens, et mondialisée. Ainsi, la culture de l’instantanéité dont les membres de la Génération Y font preuve met entre autre en avant le fait qu’ils sont impatients, notamment dans l’acquisition de savoirs nécessitant de la concentration sur une longue durée. Même si cette génération est impatiente, elle n’en est pas moins exigeante. De plus, la culture du net, évoquée précédemment dans laquelle les Yers se retrouvent, ajoute à cela la volonté grandissante de ces nouveaux apprenants de vouloir quelque chose de toujours plus dynamique, plus moderne, plus interactif voire plus ludique.
Les Y deviennent également de plus en plus acteurs de leurs propres apprentissages. En effet, cette culture de l’apprentissage par l’action que Julien Pouget, consultant-formateur et conférencier chez JP & Associés, évoque dans son livre Intégrer et manager la génération Y, fait référence à l’auto-formation et à la co-formation, méthodes d’apprentissage que mettent davantage en œuvre les Y. Ainsi, si un apprenant Y ne trouve pas ce qu’il est venu chercher dans un module de formation e-learning, que sa quête de sens et de compréhension ne sont pas nourries, ou qu’il ne se retrouve pas personnellement dans la pédagogie proposée ou dans l’environnement graphique, le risque de décrochage voire de non-engagement en formation devient plus grand.
La conception tant pédagogique que graphique n’est donc plus à envisager de la même manière qu’auparavant. Le rapport à la formation des Yers n’est pas le même que celui de leurs pères. La formation se vit aujourd’hui sur du long terme, formelle comme informelle, à un moment ou à un autre forcément à distance, et nécessairement au travers de l’utilisation des nouvelles technologies. Leur connexion constante au net, aux moteurs de recherche, aux encyclopédies libres en ligne et aux blogs en tout genre, font d’eux des apprenants avertis et persuadés qu’une seule source de connaissance ne leur suffira pas.
Aujourd’hui, l’innovation dans les méthodes et les outils pédagogiques choisis est donc plus nécessaire que jamais. Si nous voulons que dans nos modules, nos apprenants ne cliquent pas sur la croix au bout du deuxième écran, nous nous devons d’être originaux, dynamiques et novateurs. Nous nous devons également de ne pas « ennuyer » nos apprenants, tout en veillant à ne pas oublier qu’in fine, des apprentissages sont en jeux. Profiter des potentialités qu’offrent aujourd’hui les outils auteurs, ne pas hésiter à croiser les résultats obtenus pour n’avoir qu’un seul et même module, s’inspirer des actualités culturelles, mais aussi sociétales voire politiques, et savoir se servir de son petit grain de folie pour enfin se démarquer et proposer quelques chose de nouveau, voilà la recette de l’apprentissage via le numérique en 2013.
Et finalement, si la meilleure des solutions était simplement d’être Y et de faire comme eux (ou nous), ne serait-ce pas le moyen idéal de parler à ce public encore peu connu et pourtant bien présent ?
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