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Sophie Weisse, chef de projet chez Viveris nous présente son parcours.
Femmes du Numérique : En tant que femme ayant réussi dans le domaine du numérique, pouvez-vous nous présenter votre parcours ainsi que le métier que vous exercez ? Comment est née cette vocation ? Avez-vous rencontré des difficultés pour votre orientation ou au contraire avez-vous été soutenue ? Plus tard, avez-vous rencontré des difficultés liées au genre dans votre évolution professionnelle ? Pour vous, quelle est la prochaine étape ?
Sophie Weisse : Originaire de Strasbourg, je suis diplômée de Centrale Nantes en 2012. Lors de ma dernière année d’études, j’ai choisi de me spécialiser en génie industriel option éco-conception avec la volonté de travailler dans l’environnement. En effet, je souhaitais travailler dans une entreprise qui avait du sens. J’ai donc effectué mon stage dans un cabinet de conseil en environnement au Québec. Cette expérience m’a donné le goût de l’informatique. A mon retour, j’ai postulé auprès de différentes sociétés et parmi elles, Viveris a retenu mon attention puisqu’elle recrutait des non-informaticiens en leur proposant une formation initiale une fois embauchée. Je suis alors entrée chez Viveris en mai 2013. J’ai été nommée chef de projet courant 2016 et je gère aujourd’hui de nombreux clients dans divers secteurs : protection sociale, banque, santé, etc.
J’ai toujours eu des facilités en mathématiques, un de mes professeurs au lycée m’a d’ailleurs poussée à faire une classe préparatoire. L’informatique m’a également toujours plu : pour moi, il n’y a rien de plus logique. Un programme applique exactement ce qu’on lui dit de faire, ça ouvre un champ des possibles incroyables ! J’ai été soutenue par mes professeurs, mais surtout par ma famille, dans laquelle je me suis toujours sentie encouragée, même si personne ne m’a jamais poussée à faire quoi que ce soit.
J’avais un rêve au lycée : celui de faire de la cryptographie. Cependant je me suis trouvée confrontée aux clichés : milieu trop technique, trop masculin, trop isolé. Je m’en suis donc écartée et ai fait une voix généraliste, tout en conservant mes passions : informatique et mathématiques. Prochaine étape : de plus grands projets, plus de commerce, et plus de responsabilités.
FDN : Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour exercer – pour ne pas dire briller – dans ce domaine et plus particulièrement dans votre métier ?
SW : Couplée avec une capacité d’analyse, de la rigueur et beaucoup de logique, je dirais que la motivation est la clé de la réussite. Il y a aussi une part importante de communication. L’informaticien n’est pas cloisonné derrière son bureau. Il se doit de savoir échanger.
FDN : Quelles sont les rôles modèles et sucsess stories qui vous ont inspiré au cours de votre parcours ?
SW : Mon père ! Quand j’étais jeune, j’ai travaillé un mois dans son entreprise.
Il avait fait des études d’informatique, et avait programmé des macros sous excel et word pour optimiser mon travail : cliquer sur une girafe ou un éléphant me permettait d’imprimer et/ou d’envoyer un fichier. Depuis, l’informatique conserve pour moi cette part de magie, ouvrant considérablement le champ des possibles.
FDN : Aujourd’hui, les femmes représentent 28 % des effectifs des entreprises du numérique en France. Qu’est-ce qui, selon vous, explique ce chiffre ? Comment pourrions-nous le faire augmenter ?
SW : Les stéréotypes et les idées reçues. Avant de parler des effectifs des entreprises du numérique, pour moi il faut avant tout parler des effectifs dans les écoles à caractère technique, dont l’informatique fait partie. Le pourcentage de femmes y est bien plus faible que 28%. Tout se joue bien avant le lycée, avec l’éducation notamment.
Une étude m’a particulièrement marquée. Un même test de reproduction avec deux intitulés différents de reproduction de formes complexes a été donné à des écoliers. Quand il s’agissait d’un test dit de « géométrie » les garçons réussissaient plus, quand il s’agissait d’un test de « dessin » c’était les filles. On pourrait faire augmenter ce pourcentage en brisant les clichés.
FDN : Quel(s) conseil(s) pouvez-vous apporter pour inciter les femmes des générations Z et K à se lancer dans le numérique ?
SW : Les femmes ne sont ni meilleures, ni moins bonnes que les hommes. Nous sommes tout simplement dotés des mêmes chances. Il faut se convaincre de cela, et ensuite il faut se lancer !
FDN : Pour conclure : spontanément lorsque vous entendez le mot numérique, vous pensez à quoi ?
SW : Pour moi, le numérique représente les métiers du futur.
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