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Stanislas de Rémur, président du collège Editeurs et Plateformes de Numeum
Cette année, le panorama de référence des éditeurs français de logiciels passe sous la bannière Numeum, première organisation professionnelle de l’écosystème numérique en France, née de la fusion entre Syntec Numérique et Tech in France, avec notamment plus d’un millier d’entreprises adhérentes issues du domaine logiciel. Nous sommes ravis de continuer à réaliser cette étude avec notre partenaire EY, mettant en perspective notre secteur depuis plus d’une décennie, avec des indicateurs clés tels que la croissance, la transition SaaS, le développement international, le financement, la création d’emplois, l’ancrage national de la R&D…
Comme nous le pressentions, cette 11ème édition du Top 250 confirme la formidable résilience des éditeurs de logiciels français en 2020 qui, en pleine crise Covid, ont poursuivi leur croissance avec un chiffre d’affaires en progression de 9 %, approchant désormais les 18 milliards d’euros. Autre marque de leur robustesse, 78 % des entreprises ont réalisé un bénéfice d’exploitation, soit un pourcentage comparable à celui de l’année précédente. Cette résilience a été notamment permise par la transition vers le modèle SaaS qui représente désormais 43 % leur chiffre d’affaires - soit 5 points de plus qu’en 2018 – et deux tiers des contrats signés. Et même si la sortie de crise peut présenter quelques incertitudes, 56 % des éditeurs français s’attendent à une croissance supérieure à deux chiffres en 2021 !
Cette croissance est tirée en partie par l’export, avec désormais 59 % du chiffre d’affaires à l’international, même si les éditeurs de moins de 100 M€ de chiffre d’affaires restent encore majoritairement concentrés sur le marché français. C’est la raison pour laquelle Numeum a renforcé l’accompagnement des adhérents dans leur développement international, en fléchant notamment les dispositifs d’aides et en partageant les bonnes pratiques des éditeurs les plus performants. C’est d’ailleurs à l’international que 18 % des opérations de croissance externe sont envisagées.
Qu’il s’agisse de croissance externe ou de croissance organique, les éditeurs français disposent désormais de plus de moyens financiers pour mettre en œuvre des stratégies de conquête ambitieuses. Depuis janvier 2020, les entreprises françaises du logiciel ont en effet levé 3 667 M€, contre 1 446 M€ sur la même période en 2019/2020.
Plus que jamais, ce sont les difficultés de recrutement, en particulier auprès de profils techniques et féminins, qui représentent le principal frein au développement pour trois quarts des éditeurs. Pour mieux les fidéliser, les éditeurs sont de plus en plus attentifs à leur positionnement social – ex. : aménagements autour du télétravail – et sociétal non financier, notamment à travers les démarches de numérique responsable. C’est ainsi que nombre d’entre eux sont signataires du manifeste Planet Tech’Care lancé par Numeum. Par ailleurs, les éditeurs facilitent aussi l’intéressement et la participation, ou encore l’accès au capital, même si l’on peut regretter la récente remise en cause par le Conseil d’Etat de certains dispositifs qui pourrait réduire l’attractivité de notre pays pour les entreprises de croissance.
Malgré ces défis, les effectifs des seuls pure players ont continué à progresser en 2020 pour dépasser les 97 000 personnes, dont 33,5 % étant affectées à la R&D avec un fort ancrage en France. Les investissements en R&D représentent aujourd’hui 22 % du chiffre d’affaires, soutenus par les dispositifs de l’Etat que sont notamment le CIR et le CII, ou plus récemment l’IP-Box. Dispositifs vitaux et dont nous accompagnons l’adoption.
Créateurs nets d’emplois, les éditeurs de logiciels français permettent aussi de renforcer la compétitivité de l’ensemble des entreprises nationales et de créer ou de sécuriser des emplois dans d’autres secteurs. Le numérique a fait la démonstration de son potentiel au service de l’économie. Ce n’est pas un secteur d’activité comme les autres : il est aussi un vecteur de relance. Il a permis ces derniers mois la résilience des entreprises de la santé, de la distribution, de certains services publics, etc. L’adoption massive des services et solutions numériques sera aussi la solution pour permettre à nos industries d’aller plus loin et de continuer à innover !
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