Pour identifier les enjeux numériques auxquels elles sont confrontées, IDC a ainsi réalisé pour le compte du comité "Ville" de Syntec Numérique une enquête auprès de 102 collectivités locales 

Comme elle impacte la société dans son ensemble et fait partie du quotidien des Français, la transformation numérique concerne également les territoires. Grâce au digital, les initiatives de ville intelligente (Smart City) permettent en effet aux collectivités locales de transformer leurs opérations urbaines et leurs prestations de services. Pour identifier les enjeux numériques auxquels elles sont confrontées, IDC a ainsi réalisé pour le compte du Comité "ville" de Syntec Numérique une enquête auprès de 102 collectivités locales (communes de plus de 5000 habitants, communautés urbaines et communautés d'agglomérations).

Cette étude analyse la maturité des initiatives de ville intelligente, les principaux objectifs qui incitent les collectivités à investir dans la transformation numérique, les projets réellement étudiés ou déployés, les bénéfices déjà constatés, et les défis à relever pour se transformer. 

Chiffres clés à retenir de l’étude Syntec Numérique / IDC

  • 93 % des communes interrogées ont déjà lancé une initiative de ville intelligente
  • 87 % dans l’éducation
  • 74 % en matière de vidéosurveillance
  • 52 % pour la vie citoyenne
  • 59 % consacrent moins de 10 % de leur budget IT à ces initiatives

Des collectivités en marche vers leur transformation numérique

Alors que le numérique infuse aujourd’hui le quotidien des Français, les collectivités locales ont bien entamé leur transformation au service des usagers et s’approprient les outils digitaux. Bien que le niveau de maturité de leurs actions diffère, elles sont très majoritairement conscientes de la nécessité de s’adapter.

En matière de « Smart City » notamment, plus de 9 communes sur 10 ont déjà mis en place des initiatives dans des domaines aussi différents et variés que la vie citoyenne, l'éducation, la sûreté / sécurité, l'attractivité, l'éclairage et les bâtiments intelligents, les transports, la gestion intelligente de l'eau et des déchets.

Les collectivités interrogées déclarent déjà constater les bénéfices des projets lancés. Sur ce point, on constate une réelle différence de centres d’intérêt entre les plus petites communes (moins de 20 000 habitants) et les autres. Les plus petites communes font état de bénéfices en matière d’infrastructures (Bâtiment-Energie - 67 %), de sécurité (64 %) et d’attractivité du territoire (60 %) tandis que celles de plus de 20 000 habitants évoquent la gestion de l’eau (80 %), de l’éclairage public (70 %) et des soins de santé (67 %).

Education, sécurité et vie citoyenne, domaines prioritaires de déploiement

Interrogés sur leurs objectifs en matière de ville intelligente, les communes avancent en premier lieu le renforcement du lien avec les citoyens (75 %), le développement de nouveaux services (45 %)  et la réduction des coûts (38 %). Des objectifs que l’on retrouve de manière plus ou moins évidente dans les postes de dépenses : d’après l’enquête, les trois principaux domaines faisant l’objet d’initiatives de ville intelligente sont l’éducation (87 % des communes ont déjà mis en œuvre un projet), la sécurité et en particulier la vidéosurveillance (74 %) et la vie citoyenne (52 %).

On note également que cette liste de priorités ne varie pas selon la taille des communes  et qu’elle correspond également aux politiques publiques pour lesquels les budgets numériques sont les plus importants (Education – Citoyenneté/Inclusion – Sécurité).

Le manque de budget reste un frein incontestable

Malgré une prise de conscience qui semble donc globale et de nombreux projets en cours, 6 collectivités interrogées sur 10 pointent le manque de financement comme frein principal à la réussite d’une démarche de « Smart City ». Le manque de volonté politique (24 %) et le manque de compétences en interne (22 %) sont également mentionnés.

L’aspect financier impacte inévitablement le niveau de maturité des projets lancés puisque 6 collectivités sur 10 consacrent moins de 10 % de leur budget IT à des projets de ville intelligente. Un budget faible mais qui est en hausse pour un tiers d’entre elles (et pour 40% des communes de moins de 20 000 habitants interrogées, qui se mettent à niveau). C’est d’autant moins rapporté au budget global de fonctionnement d’une commune : pour presque 9 collectivités sur 10, le budget IT (incluant ces activités)  représente moins de 4 % des dépenses.

Pour un environnement informatique global innovant

Malgré les investissements exigés, tendre vers une ville intelligente et durable est un objectif essentiel qui fait partie intégrante des politiques publiques pour la majorité des collectivités locales. Cette transformation va toutefois au-delà des initiatives de villes intelligentes. Elle suppose notamment l’optimisation des systèmes d’information des administrations.

Pour les collectivités interrogées, l’enjeu à ce niveau est de favoriser la dématérialisation des documents (91 %), les solutions de paiement en ligne (81 %) et la dématérialisation des process internes (80 %).

L’étude s’attarde sur le degré de maturité des communes. Les résultats de l'enquête montrent que si les réseaux sociaux (84 %) et les outils de mobilité (65 %) sont largement utilisés par les collectivités, elles n'en sont qu'au commencement en matière de Cloud (31 %) d'Internet des Objets (35 %), de Big Data (11 %) ou de Robotique (6 %). Cependant, le rythme rapide avec lequel les environnements et les technologies évoluent créé des perturbations, ce qui constitue un défi pour les villes en termes de priorités budgétaires. 

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« Une ville intelligente et durable est une ville novatrice qui utilise les technologies de l'information et de la communication et d'autres moyens pour améliorer la qualité de vie, l'efficacité de la gestion urbaine et des services urbains ainsi que la compétitivité tout en respectant les besoins des générations actuelles et futures dans les domaines économique, social et de l'environnement. » (Définition de l’Union Internationale des télécommunications et de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Europe, octobre 2015).
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