Comment pouvons-nous vous aider ?
Avec ses deux associés, Anne-Laure Bringout a créé Le Bon Côté des Choses, comparateur de prix innovant. Découvrez son portrait!
Femmes du Numérique : Pour commencer, quelle est votre définition du « numérique » ?
Anne-Laure Bringout : Ma définition du numérique, je dirais que c'est la technologie en tant que média et création de valeur au service de l'homme.
Les femmes, une opportunité pour le numérique. Le numérique, une opportunité pour les femmes. Qu’en pensez-vous ? Pourquoi avez-vous choisi ce secteur ?
Quel que soit le domaine dans lequel nous travaillons, quand les équipes sont mixtes, ça ouvre systématiquement de nouveaux horizons… bien des penseurs de tous bords ont disserté sur la différence entre hommes et femmes et ce n’est pas pour rien si la richesse de l'humanité est formée de ces deux entités. Dans chaque secteur, c'est bien cette mixité dans laquelle il faut puiser, les deux faces d'une même pièce de monnaie. Les ressentis complémentaires entre hommes et femmes permettent l'échange de points de vue différents pour approcher et gérer les situations autrement. Donc oui les femmes une opportunité pour le numérique mais j'ai envie d'ajouter comme dans tous les domaines.
Le numérique est une opportunité bien sûr! C'est un secteur innovant qui fourmille de nombreuses start-up et permet d'entrer dans des aventures entrepreneuriales assez "facilement" via les différentes structures mises en place depuis quelques années comme les incubateurs. Cela participe à donner un élan plus conséquent au numérique dans notre pays. Cet environnement favorable nous permet d'inventer les usages de demain alliés au progrès informatique qui ne cesse chaque jour de faire reculer les limites du possible.
Le numérique, je m'y suis intéressée à partir du lycée, à l'époque où j'ai commencé à utiliser internet. Comme la plupart d'entre nous, ça a pas mal changé ma vie et j'avais envie d'accompagner ce changement. Et puis un secteur en plein essor qui offre le champ libre à la créativité, n'est pas pour le coup le cas de tous les secteurs.
Etre une femme entrepreneure, est-ce un plus ?
Un plus ? Aux yeux des autres ou pour soi ? Aux yeux des autres, je pense que pour certains encore (malheureusement), ça détonne d’avoir des femmes entrepreneures et donc ça met davantage de relief à l’image d’entrepreneur quand on est une femme. Mais l'essentiel est pour soi. C'est de mener à bien un projet mûrement réfléchi, le partager avec d'autres et le faire grandir au fur et à mesure des aléas de la vie.
Avez-vous eu des doutes, des hésitations, ou rencontré des difficultés dans votre création d’entreprise ?
Oui bien sûr, s’il n’y a pas parfois de remise en question, il est très difficile d'avancer. Prendre les échecs en leçon, les hésitations en prise de choix et, en fil rouge, rester à l’écoute de l’environnement qui nous entoure. J'ai la conviction que toute expérience bonne ou mauvaise est bénéfique pour avancer. On n'a pas toujours l'idée géniale au bon moment mais avec l'expérience et la connaissance, les moments difficiles paraissent de plus en plus surmontables. Le plus important, c’est de ne pas retomber dans les même travers et de rester « agile » pour ne pas faire écrouler le difficile édifice qu’est la création d’entreprise.
Présentez-nous votre projet. Comment cette idée est-elle née ? A quel besoin répondez-vous ?
L’idée est née il y a 5 ans dans la tête de Thierry Ferrandiz, président fondateur du Bon Côté des Choses en discutant avec des amis de la non transparence des prix des différentes enseignes quand on va faire ses courses. Ils se disaient que finalement ils n'avaient pas moyen de comparer facilement les produits de tous les jours, qui sont certes des petits achats mais additionnés les uns aux autres constituent le second poste de dépenses d'une famille. Nous avons donc développé une très forte expertise en matière d'acquisition et de traitement, d'analyse et de restitution d'informations commerciales présentes en drive, en livraison ou en magasin. Nous avons d'ailleurs été le premier comparateur de listes de courses en France en 2011. Nous avons donc capitalisé sur ce savoir-faire en matière d'aide à la décision pour opérer un pivot de nos activités en Octobre 2013 en mode B2B. Le Bon Côté des Choses a mis au point MyBCC, une plateforme en ligne (PaaS) de veille tarifaire, d'analyse de positionnement concurrentiel et de emerchandising destinée à l'ensemble des professionnels de la consommation, même si nous sommes aujourd'hui plus concentrés sur l'univers Retail. Ils contrôlent ainsi leur image, l'impact de leurs opérations marketing, le niveau de dispersion de leurs prix par points de vente, le niveau d'intensité promotionnel, etc, et disposent d'une vue d'ensemble sur la stratégie de positionnement et l'assortiment de la concurrence qui leur permettent d'activer les différents leviers d'actions opérationnels dont ils disposent dans leurs métiers.
Au travers de votre activité professionnelle mais aussi de votre vie personnelle, comment défendez-vous l’égalité femme-homme ?
Je la défends en ne la défendant pas. Comme je ne vois pas pour quelles raisons la femme ne serait pas l'égal de l'homme, je ne fais pas de différence et je considère cette égalité comme due. Je suis consciente que ce n'est pas le cas de toutes les femmes et que certaines doivent défendre cette égalité pour que cette dernière soit respectée.
Et vous, personnellement, comment êtes-vous parvenue à concilier vie professionnelle et vie familiale ?
Je n’ai pas encore d’enfants donc ça facilite grandement les choses, les impératifs familiaux sont différents. Par contre il me paraît essentiel de trouver des soupapes, il est important de se sentir bien dans sa tête, dans son corps pour réussir au niveau professionnel. Je donne donc du temps à mes proches, et je m'en accorde à moi-même via des activités sportives et culturelles. L’équilibre entre vie professionnelle et familiale est indispensable, il ne faut jamais oublier qui nous sommes et toujours rester à l’écoute de soi et de ses proches, piliers de ce qui me définissent.
Quel conseil donneriez-vous à une jeune femme qui hésite à travailler ou à créer son entreprise dans le secteur du numérique ?
Le numérique est un domaine passionnant et je ne vois aucun frein pour une femme à travailler dans ce domaine. C'est un secteur très dynamique, ouvert, avec de nombreuses perspectives, le champs des possibles est large! On peut facilement retomber sur ses pieds. En plus, dans le numérique, on est dans un univers plutôt dynamique, beaucoup de jeunes diplômés se lancent dans de l'entreprenariat dont de plus en plus de femmes ! Dynamique, innovant, ouvert et jeune, … bienvenue!
J'ai commencé par des études plutôt classiques en obtenant une licence de Lettres Modernes. J'ai poursuivi dans une voie plus concrète pour me rapprocher de l'entreprise avec un master nouvelles technologies de l'information et de la communication. Je me suis spécialisée dans le gestion de projet web, la sociologie des usages et l'ingénierie cognitive. J'ai eu envie d'être actrice du tournant numérique prise par notre économie.
Je me suis donc rapprochée de plusieurs accélérateurs pour dénicher le projet de start up qui me paraissait le plus en phase avec qui je suis. C'est à ce moment là que j'ai rencontré Thierry Ferrandiz , alors porteur du projet "Le Bon Côté des Choses" incubé chez Grain à Grenoble. Le plus important, c'est le courant.
Et il est passé très vite. J'ai donc rejoint le monde merveilleux, mouvementé et passionnant de l'entreprenariat. Nous avons créé la société Le Bon Côté des Choses en Juin 2011 avec un troisième associé, Rémy Amouroux, l'un des 5 cofondateurs du comparateur de prix Kelkoo, qui a décidé d'en assurer la direction technique.
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