Voici le deuxième article de la série rédigée pour présenter la transformation entre 2008 et 2018.

Pour ceux qui le souhaitent, voici le lien du 1er article.

Comment fédérer l’équipe ?

Transformer une petite organisation c’est finalement simple et compliqué. C’est pour cela que c’est une passionnante aventure humaine puisque les principaux artisans sont les femmes et les hommes qui en composent l’équipe. La priorité numéro 1 est donc le management des ressources humaines.

Dans Syntec Informatique en 2008, les salariés étaient souvent tiraillés entre les demandes des administrateurs et l'autorité hiérarchique de leur délégué général. Cette situation créait parfois des incompréhensions dans les directives reçues lorsqu’elles ne formaient pas un tout cohérent.

La première priorité a donc été d’instaurer un management hiérarchique clair et arbitral. Le délégué général a le dernier mot et à lui la responsabilité de conduire le bateau en gardant le cap défini ou redéfini par les administrateurs.

Très vite cela a permis à chacun de se dédier à ses missions en sentant qu’il y avait un capitaine prenant en charge la conduite globale des opérations.

Cependant ce pilotage serré par le DG devait laisser des espaces à chacun pour prendre des initiatives, faire la différence, réaliser ses idées. Le droit à l’erreur de bonne foi a donc été reconnu comme une nécessité pour favoriser la prise d’initiative et l’agilité.

Chaque salarié s’est alors senti en capacité de prendre en autonomie les décisions qui s'imposent à lui compte tenu de son niveau d’expertise, sans risquer de se faire sanctionner pour prise de liberté excessive.

La règle était simplement d’expliquer ses choix, de reconnaître ses erreurs, d’en discuter collectivement pour en tirer des enseignements et surtout de ne pas répéter plusieurs fois les mêmes !

Cette expertise assumée des collaborateurs et cette nouvelle agilité ont été très vite perçues par les adhérents qui bénéficient vite de la nouvelle qualité de services développés par le syndicat.

Cela a permis à chacun d’être fier d’appartenir à une équipe d’experts reconnue et de retrouver ainsi du plaisir à remplir ses missions et retrouver ses collègues.

Très vite ce positionnement a permis de ressentir une véritable fierté collective lorsque les premiers succès ont été au rendez-vous.

Quel plan opérationnel ?

Transformer l’organisation a alors été un succès de l’équipe mais il fallait également un plan d’action avec une conduite des opérations adaptée pour transformer le rapport avec les adhérents de Syntec Informatique.

Comme pour une entreprise, un plan décrivant la stratégie pour les 3 ans à venir a été élaboré puis adopté par les administrateurs. Le plan comportait alors 4 axes principaux dont notamment le développement et la professionnalisation des services rendus aux adhérents, la promotion de leurs métiers, le regroupement des différents acteurs du secteur informatique dans une seule association professionnelle et une plus grande implication directe dans le paritarisme.

Comment tout consolider ?

Cette méthode fut déclinée ensuite dans le cadre d’un projet de certification AFNOR : Quali’op afin d’en consolider les récents acquis.

Il fallut alors organiser les différents domaines du syndicat, devenu entre-temps Syntec Numérique, afin d’obtenir la certification qualité proposée pour les associations professionnelles.

Cela a pris un an et cela a été une tâche ardue car tout en alignant les processus et procédures du syndicat : administration, accueil physique et téléphonique, communication interne et externe, gouvernance, organisation des réunions, appel des cotisations, préparation et suivi du budget, relations institutionnelles, veille expertise, gestion des fournisseurs, gestion des ressources humaines …, il fallait continuer à faire fonctionner les commissions, les comités et à rendre les services aux adhérents.

Cette approche a été un véritable succès. Elle a donné une très grande robustesse au syndicat puisque chaque processus est simplifié, clarifié, documentées et tracé.

En outre, chaque année des salariés se portent volontaires pour auditer eux-mêmes les différents domaines et l’AFNOR contrôle afin de confirmer l’excellence opérationnelle acquise et reconnue aujourd’hui à Syntec Numérique.

Cela a donc renforcé la fierté individuelle et collective des membres de l’équipe et permis d’accélérer encore plus lorsque des opportunités se sont présentées pour accroître le nombre d’adhérents et les services proposés.

Quel bilan aujourd’hui?

  • Plus de 2000 entreprises adhérentes (600 il y a dix ans)
  • Un taux d’adhésion de 1 à 2 entreprises par jour ouvré ces 3 dernières années.
  • Un taux de fidélisation de 98%
  • Des ressources financières restaurées avec un budget plus que doublé.

La voix de Syntec Numérique porte maintenant de manière soutenue et continue sur tous les sujets traitant du numérique et des métiers de cette industrie. Elle porte lors de la défense de ses adhérents, elle porte dans les débats actuels liés aux usages et à la transformation digitale de l’économie et plus généralement elle porte lors de tout enjeu mêlant numérique et activités humaines.

Et pour moi, en tant que délégué général ?

Conduire cette transformation a été pour moi une aventure professionnelle passionnante. Homme d’entreprise du secteur, j’ai découvert le monde et le fonctionnement des syndicats professionnels avec ces caractéristiques (cf. épisode 1).

Prendre la responsabilité de Syntec Informatique en pleine tourmente en 2008, faire et partager le diagnostic, définir une stratégie avec des éléments de méthodes opérationnelles, réaliser la transformation tout en créant, imaginant, inventant et concrétisant des nouvelles idées, m’auront finalement transformé également !

Laurent Baudart,

Délégué Général Syntec Numérique