En ces temps de crispation sociale, les acteurs du numérique, à l’instar des autres secteurs, doivent se poser la question de leur rôle dans la société et en matière de « vivre ensemble ». Cette dimension fait souvent l’objet de débats passionnés et passionnants au sein de Syntec Numérique, notamment à la Commission sociale. Elle fait également l’objet de plans d’actions concrets, comme celui élaboré par la commission Femmes du Numérique.

Ce dernier donne des outils aux PME adhérentes afin de promouvoir, de manière concrète, l’égalité entre hommes-femmes dans l’écosystème du numérique. Il est en effet essentiel de valoriser l’éventail des opportunités ouvertes dans ce secteur, tout particulièrement auprès des jeunes femmes. Les hommes et femmes chef(fe)s d’entreprise ont également un rôle fondamental à jouer face à cet enjeu. L’engagement de Laurent Seror, Fondateur de la société Outscale, est à cet égard significatif. Mais revenons en quelques lignes sur la saga Outscale pour mieux comprendre les racines de cet engagement. 

Un serial entrepreneur du Cloud et de conviction

Laurent Seror, Président d’Outscale est un serial entrepreneur. Dès 1997, il créé la société Agarik Ingénieurs Associés, une société spécialisée dans le domaine de l’infrastructure et de l'hébergement Internet.  Après une levée de fonds réussie en 2001, il développe sa structure pour en faire le leader du marché français de l'hébergement Web Critique. Après un rachat par Bull en 2006, il rejoint Dassault systèmes en 2010 en tant directeur de la Stratégie Cloud Computing, en charge des infrastructures sur lesquelles sont basées des offres SaaS (Software as a service), PaaS (Platform as a service) et IaaS (Infrastructure as a Service). Fin 2010, il s’émancipe, avec la bénédiction et le soutien de l’entreprise pour développer une nouvelle offre : l’Orchestrateur Cloud TINA OS.

Basé sur ce système d’exploitation innovant, la technologie d’Outscale met à disposition des entreprises un Cloud automatisé et évolutif, pour les accompagner sur les projets informatiques les plus complexes, avec une disponibilité maximale et en toute sécurité. Cloud TINA OS gère et automatise les ressources Cloud : calcul, stockage et réseau. L’ensemble assure la puissance et la disponibilité des ressources en temps réel dans le Cloud ainsi que la sécurisation des données. De plus, cette infrastructure est automatisable grâce aux API. La solution Outscale est compatible avec Amazon EC2™*,  simplifiant ainsi  les déploiements et l’interopérabilité. Dans une même logique d’interopérabilité, cette IaaS est basée sur des solutions Cisco UCS. Elle intègre également des processeurs Intel et offre des volumes de stockage optimaux. Les entreprises bénéficient ainsi d’une solution cloud certifiée ISO 27 001-2013, avec un niveau de qualité, de sécurité et de disponibilité maximum.

Le développement commercial de la société s’effectue tout d’abord en France fin 2010. Il se poursuit rapidement à l’international avec notamment dès 2012, des implantations à Boston et à Hong Kong. L’émancipation vis-à-vis de Dassault Systèmes commence en 2014 avec une ouverture à de nouveaux clients (Startup, sociétés de conseil et ESN …). En 2015, 2000 sociétés clientes ont permis à Outscale de générer un chiffre d’affaires de 15 M USD, avec des perspectives très positives, évaluées entre 18 et 19 M USD pour 2016.

La croissance de l’entreprise s’est bâtie sur une organisation et une planification « industrialisée ». La stratégie à long terme est élaborée conjointement avec le partenaire historique Dassault Systèmes, lors de comités stratégiques dédiés. L’autre ressort d’Outscale est une conviction forte de la nécessité de garder tout ou partie de la Data produite sur le sol européen, si ce n’est sur le sol national. Selon  Laurent Seror, il est essentiel de conserver cette source de création de richesse afin qu’elle demeure accessible et disponible. Les conditions sont ainsi réunies pour pérenniser l’innovation dans notre pays et en Europe, au service de la création d’emplois et de conditions de travail décentes.

De l’engagement social et sociétal d’un chef d’entreprise

Une fois l’histoire d’Outscale racontée, la figure entrepreneuriale de Laurent Seror se dessine de manière plus précise. Même si les gains financiers restent indispensables, ce dernier place l’innovation et la recherche de l’excellence au premier plan. Il est guidé par le besoin  de donner du sens à son action. Il contribue ainsi à l’émergence d’une économie de l’innovation, forte et prospère. Outscale se positionne ainsi en tant qu’entreprise citoyenne. Laurent Seror s’est toujours refusé à s’expatrier malgré les propositions intéressantes et les considérations fiscales. Outre l’impératif d’innovation, il est très concerné par  la création d’emplois en France. Outscale participe ainsi, dans la mesure de ses moyens,  à l’éducation et la formation de nouvelles générations, dans un souci constant d’intégration et de diversité. A sa manière, Outscale s’inscrit dans une logique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Ce concept de RSE, au-delà des relations sociales intra-entreprises, s’étend à la société, à l’économie et à l’environnement. Les entreprises faisant partie du corps national, elles doivent assumer leur responsabilité, notamment en matière d’intégration et de lutte contre les discriminations. C’est le cas pour Outscale.

Au-delà des postures, une vraie déclinaison dans l’entreprise

Rapidement, Outscale s’est pourvue d’une vraie démarche RSE. L’entreprise a ainsi mis en place une évaluation annuelle, autour d’un audit/baromètre RSE intégrant des objectifs d’amélioration chiffrés.

Cette démarche se traduit par des engagements concrets, notamment concernant les écarts de salaires et l’égalité hommes-femmes. Les ressources humaines d’Outscale ont constaté que les différences de salaires peuvent s’installer de manière automatique et insidieuse lors du recrutement. En effet, outre les parcours et les salaires qui peuvent être différents et déjà différenciés, au moment de l’embauche, les hommes ont tendance à réclamer des salaires plus importants.  La politique volontariste d’Outscale consiste donc à compenser cet état de fait par des régularisations et des augmentations a posteriori, afin de restaurer une égalité. Par ailleurs, l’entreprise s’enorgueillit légitimement d’avoir recruté et d’avoir fait évoluer des femmes à des postes stratégiques, au-delà des traditionnelles fonctions de support. En effet, chez Outscale, les postes stratégiques de Directeur de la R&D, de Directeur de la qualité et d’ingénieur se conjuguent désormais au féminin.

Cependant, au-delà du recrutement et de la politique volontariste, les enjeux de la diversité sont également culturels. Laurent Seror a bien compris qu’il était essentiel d’agir en amont, à l’école et  dès le plus jeune âge. Le défi est de faire en sorte que les jeunes filles soient attirées par les filières scientifiques et techniques où elles restent minoritaires. Pour Laurent Seror « Rien n’est irrémédiable. Il n’y a aucun déterminant de genre qui pousserait les filles à aller vers des filières littéraires ou administratives. Le taux de féminisation des emplois dans le numérique, en Corée du Sud ou en Inde, en est la preuve. Il est urgent d’agir pour inverser la situation ». Le succès de cette démarche globale de diversité, à long terme, sera un élément déterminant de la réussite d’Outscale et des entreprises du numérique dans leur ensemble.