Parce que la période de confinement est idéale pour prendre du recul sur les enjeux de la transformation numérique. Pour cet exercice, la revue THIRD, éditée par le cabinet Parallel Avocats, nous offre un décryptage passionnant et pluridisciplinaire des changements induits par le numérique.

Pourquoi on l'a lu ?

  • Parce que la période de confinement est idéale pour prendre du recul sur les enjeux de la transformation numérique. Pour cet exercice, la revue THIRD, éditée par le cabinet Parallel Avocats, nous offre un décryptage passionnant et pluridisciplinaire des changements induits par le numérique.
  • Parce que le numéro 3 de la revue, consacré aux objets connectés, dépasse l’approche traditionnelle du sujet par cas d’usages et propose une « radiographie de l’objet connecté » en abordant les enjeux liés à ses différentes composantes : le matériel (hardware), le réseau et le logiciel (software).

De quoi ça parle ?

La première partie de la revue, composée de deux entretiens avec Laurence Allard – maître de conférences en sciences de la communication à l’Institut de Recherche sur le cinéma et l’audiovisuel (IRCAV) – et Jean-Michel Besnier – agrégé de philosophie, professeur des universités et docteur de sciences politiques –, pose, comme prérequis de l’analyse de l’objet connecté, la question du rapport de l’homme à la machine.

La seconde partie de la revue, consacrée à l’analyse du hardware, rassemble les réflexions de Sébastien Rospide – directeur général de We Network – sur le caractère stratégique du développement d’une filière électronique pour la transformation de l’industrie française, un entretien avec Guillaume Pitron – journaliste et auteur de « La guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique » – qui apprécie l’impact environnemental de la fabrication des objets connectés sous le prisme des métaux rares ainsi qu’un article de Moustafa Zouinar – ergonome, Orange Labs & CNAM – GPTD – qui replace les objets connectés dans la vision de l’informatique ubiquitaire avant de dresser un panorama des enjeux sociaux et des usages.

La troisième partie de la revue se concentre sur les réseaux qui rendent possible la communication d’un objet connecté grâce à des analyses de Jérôme Cornu – directeur marketing et communication d’Objenious – et de Maxime Schacht – ingénieur et Hacking House Manager chez Sigfox – qui détaillent les différentes technologies permettant d’adresser les besoins de l’internet des objets (IoT), en se concentrant respectivement sur les réseaux LoraWAN et 0G de Sigfox.

Dans la quatrième partie de la revue, consacrée à l’étude du software, Marion Bergeret – VP Legal, General Counsel de Snips (récemment acquis par Sonos) – prône le développement d’assistants vocaux respectueux de la vie privée grâce à un fonctionnement en local tandis que Alexander Hanff – militant de la protection de la vie privée et co-fondateur de Think Privacy AB – décrit les dangers du développement des objets connectés sur la protection de la vie privée.

La cinquième partie questionne l’ère des objets connectés en insistant sur le défi de la cybersécurité avec un guide pratique pour hacker un objet connecté proposé par Igor Zabukovec – ingénieur data scientist – et une contribution d’Arthur de Grave – co-fondateur de l’agence Stroïka et auteur de « Start-up Nation : Overdose Bullshit » – qui présente, avec une vision caustique, les absurdités auxquelles peuvent conduire nos vies connectées.

Enfin, la dernière partie met en perspective les sujets abordés dans la revue grâce à une analyse d’Arthur Millerand et de Michel Leclerc – associés du cabinet Parallel Avocats – sur les enjeux juridiques soulevés par la circulation des données, y compris personnelles, omniprésentes dans un monde connecté.

Ce qu'on a aimé

  • Les encadrés « l’œil de la revue Third » qui ponctuent le numéro et par lesquels les éditeurs nous disent pourquoi chaque contribution est singulière et mettent en perspective les articles et entretiens avec les enjeux de la régulation du numérique.
  • Réfléchir à la notion de transhumanisme comme nous y invite JeanMichel Besnier (p. 10), et réaliser que le développement des objets connectés questionne également notre humanité.
  • La prise en compte de l’impact environnemental des objets connectés grâce à l’analyse de Guillaume Pitron (p. 18), qui fait écho au Programme Numérique Responsable de Syntec Numérique. 
  • Se prendre pour un.e hacker.euse grâce au « mode d’emploi » qui nous est fourni par Igor Zabukovec (p. 44), pour mieux prendre conscience de l’importance de la sécurité dans un monde peuplé d’objets connectés.

On le lit si...

On aimerait être ami avec C-3PO et que son portable fasse aussi le café.

Pour le trouver

Vivre avec les objets connectés, revue Third, Numéro 3, nov. 2019. La version numérique de la revue est disponible en acccès libre en PDF ou en version web.

Pour aller plus loin

On peut lire

- Ubik, de P. K. Dick, comme nous y invite Arthur de Grave

- The Age of Surveillance Capitalism: The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power, de Shoshana Zuboff, comme nous y invite Alexander Hanff

- Le cahier IP de la CNIL Le corps : nouvel objet connecté