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A l’initiative du CNLL, de Numeum et du pôle Systematic Paris-Region, le cabinet Markess by Exaegis publie l’Open Source Monitor France 2023, une étude de référence sur l’usage de l’open source au sein des entreprises et administrations françaises. S’appuyant sur une enquête quantitative en ligne menée aux 2e et 3e trimestres auprès de 608 organisations de plus de 20 employés, cette étude a repris la méthodologie de l’Open Source Monitor, menée en 2019, 2021 et 2023, en Allemagne, par Bitkom, syndicat fédéral du numérique et des télécoms, afin de pouvoir réaliser des comparaisons au niveau européen et par secteur d’activité.
L’Open Source Monitor France 2023 a été présentée ce 6 décembre à l’occasion de l’Open Source Experience 2023 au Palais des Congrès de Paris. Elle a bénéficié du soutien et des précieux éclairages de ses partenaires : Alliance Libre, Bluemind, Cigref, Dinum, Docaposte, Eclipse Foundation, OVHcloud, PLOSS-RA, Red Hat France, Smile, SoLibre TOSIT et Worteks.
Une ouverture indéniable à l’open source : près des 2/3 des organisations privées et publiques se disent ouvertes, voire très ouvertes, au logiciel libre. Plus de 8 entreprises sur 10 utilisent des technologies open source, et 9 organisations sur 10 dans le secteur public. La taille de l’organisation influe sur le comportement, les PME étant moins ouvertes et moins utilisatrices que les grandes entreprises. Les secteurs qui recourent le plus à l’open source sont l’Informatique et Télécoms, la Banque et Assurance, et l’Industrie automobile. Plus d’un tiers des entreprises et administrations adapte le code source pour son usage interne.
Des bénéfices reconnus… et des freins à l’utilisation : « la bonne réputation de l’open source et son impact sur la marque employeur représentent un atout majeur, en particulier pour les administrations, note Marc Palazon, président du comité Open Source de Numeum. La sécurité et la stabilité des technologies open source sont également citées comme des avantages majeurs, le coût limité restant un bénéfice important ». Paradoxalement, certaines organisations estiment que la stabilité et la sécurité représentent aussi un frein à l’utilisation et regrettent le manque de certifications. Elles se disent aussi freinées par le besoin élevé en formation et par le manque de spécialistes.
Un atout pour les grands enjeux du numérique : « 9 organisations publiques et privées sur 10 voient dans le logiciel libre est un atout majeur pour la souveraineté numérique de la France et de l’Europe, souligne Stéfane Fermigier, co-président du CNLL. L’open source joue également un rôle d’accélérateur ou de facilitateur pour la transition énergétique et écologique selon 80% des entreprises - notamment dans les secteurs Informatique & Télécoms et Industrie automobile-, et même 90% des administrations ».
Les choix de solutions guidés par les fonctionnalités : « Les fonctionnalités de la solution, la licence open source et les indicateurs de sécurité sont les 3 premiers critères de choix des solutions open source, analyse Pierre Baudracco, président du Hub Open Source de Systematic Paris-Region, La possibilité d'intégration avec d'autres solutions open source utilisées et la réputation de la communauté liée à la solution sont également des facteurs importants ».
Le rôle clé des partenaires : « Près de 80% organisations ont recours à une ESN pour le développement, l’intégration ou l’externalisation de solutions open source, tant dans les entreprises que le secteur public, observe Marc Palazon. En revanche, seule une organisation sur cinq en moyenne fait appel aux éditeurs de solutions open source pour ses projets. A noter, le rôle d’accompagnement des « foundations » et des cabinets de conseil.
Une large participation au développement de l’open source : « Plus de la moitié des organisations publiques et privées ont des employés participant à des projets de la communauté, fait valoir Stéfane Fermigier. La moitié des entreprises et un tiers des administrations s’impliquent également dans l’open source à travers leurs achats de prestations de support ou d’abonnements auprès d’éditeurs open source ». Au global, 75% des entreprises et 87% des administrations participent d’une manière ou d’une autre au développement de l’open source.
Des pratiques de gouvernance en devenir : « Un tiers des entreprises et près de la moitié des administrations ont fixé une stratégie transverse pour l’utilisation de l’open source, résume Pierre Baudracco. Au total, 7 organisations sur 10, publiques ou privées, ont mis en place une politique pour l’utilisation, la participation, l’intégration ou le développement de l’open source. Dans l’Administration, une organisation sur cinq a mis en place un Open Source Program Office (OSPO) – entité centrale gérant de manière globale les questions relatives à l’open source -, contre moins d’une entreprise sur dix. En effet, les administrations centrales sont en pointe sur ce sujet, depuis le lancement de l’OSPO de la Commission européenne en 2020.
Que l’on s’intéresse aux priorités technologiques, économiques, ou environnementales, l’open source est devenu stratégique pour les entreprises et administrations de notre pays. Reste pour une part importante de ces organisations à mettre en place une véritable politique d’utilisation des logiciels libres à travers l’achat de solutions ou la participation aux projets open source. Cela implique aussi, pour les pouvoirs publics français et européens, de prendre pleinement en compte les spécificités de notre filière dans l’élaboration de leurs politiques numériques et industrielles.
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