Télétravail dans le numérique : pas de marche arrière, mais un cadre plus clair
Contrairement aux annonces de remise en cause du télétravail par de nombreux grands groupes (la Société générale, Amazon) le retour au bureau n’est pas la norme dans le numérique. Numeum a mené une enquête auprès de ses adhérents pour connaître leurs pratiques et les évolutions qui se dessinent dans notre secteur. Le constat révèle que 75 % des entreprises du numérique fixent 2 à 3 jours par semaine. Pas de marche arrière, mais un cadre plus clair.
Ces dernières semaines, plusieurs entreprises, en particulier de grands groupes comme la Société générale ou Amazon, ont mis fin au télétravail. Cette tendance de retour au bureau dans certaines organisations n’est toutefois pas générale. Afin de connaître les pratiques réelles dans le secteur du numérique, Numeum a conduit une enquête auprès de ses adhérents. L’étude, réalisée du 9 au 21 juillet auprès de dirigeants et directeurs RH a permis de totaliser 285 réponses analysées à partir d’un échantillon représentatif d’entreprises par activité et par taille.
4 entreprises du numérique sur 5 avait opté pour le télétravail avant 2020
L’enquête révèle que même avant la crise liée au Covid, la tendance était déjà à la hausse du télétravail dans les entreprises. Pas moins de 4 entreprises sur 5 de l’échantillon ont mis en place une telle organisation avant 2020. Par la suite, le télétravail s’est développé pour devenir un mode de fonctionnement habituel.
Dans le détail, 75 % des entreprises ont mis en place 2 à 3 jours par semaine pour leurs collaborateurs. Et ce, quelle que soit l’activité ou la taille des entreprises. Le télétravail est utilisé par tous les types de collaborateurs. Seules les fonctions de direction et CEO utilisent à 40 % un seul jour en dehors des locaux de l’entreprise. Aussi, la surutilisation du télétravail ou les abus demeurent marginaux.
Isolement des salariés, cohésion d’équipe, sécurité : les points de vigilance à garder en tête
Le Webinar organisé par Numeum « Télétravail dans le numérique : pratiques et points de vigilance » met en lumière la bonne connaissance des règles liées à ce mode d’organisation. La majorité des entreprises répondantes possède une charte ou une décision unilatérale de l’employeur. Entre 30 et 40 % des professionnels passent par la renégociation avec les partenaires sociaux. Seulement 1 entreprise sur 6 fonctionne « au fil de l’eau », sans encadrement clair institutionnalisé. Une situation rencontrée majoritairement dans les micro-entreprises.
Maître Thomas Lestavel, du cabinet Eunomie, rappelle « que le code du travail prévoit que le télétravail doit être mis en place dans le cadre d’un accord collectif ou d’une charte élaborée par l’employeur après avis du CSE. Cet accord précise alors les règles relatives à ce mode d’organisation. »
Maître Thomas Lestavel met en avant 3 points de vigilance pour encadrer le télétravail :
. Isolement des salariés en télétravail.
. Cohésion d’équipe et vie collective de l’entreprise.
. Sécurité et droit à la déconnexion en télétravail.
Il précise : « En matière de droit à la déconnexion, les règles sont claires. Même en dehors du bureau, les salariés éloignés restent soumis pour autant au droit du travail. Ils ne doivent pas répondre aux sollicitations professionnelles en dehors des heures de travail, lors des temps de repos, d’absence ou de congés. Dans ce cadre, les managers et employeurs doivent continuer de respecter les plages horaires de disponibilité. »
2 à 3 jours en moyenne de télétravail pour les entreprises du numérique
Les entreprises du numérique disent vouloir clarifier le cadre existant, sécuriser le travail, optimiser la productivité et recréer une cohésion d’équipe. L’enquête de Numeum précise que 46 % d’entre elles entendent modifier leur dispositif. Dans 60 % des cas, une réduction du nombre de jours de télétravail est prévue (la moyenne demeurant entre 2 et 3 jours). 15 % vont, au contraire, augmenter les journées hors-les-murs. Enfin, 40 % prévoient de mettre en place des jours fixes de présence au bureau.
Ainsi, si le télétravail n’est pas remis en cause dans les entreprises du numérique sondées par Numeum, ces dernières expriment leur volonté de sécuriser les pratiques actuelles et d’adapter le télétravail aux besoins changeants de l’entreprise. Les entreprises ne remettent donc pas en cause ce mode d’organisation mais souhaitent l’encadrer, l’optimiser et l’améliorer.
Pas de retour en arrière généralisé donc. Les entreprises précisent davantage leurs règles, dans un souci de clarification. Le télétravail s’inscrivant ainsi comme un mode d’organisation durable.
Adhérents : Télécharger l’enquête « Télétravail dans le numérique en 2025 : pratiques et points de vigilances »