Soirée du TOP 250 : L’IA au cœur du modèle des éditeurs français
Numeum fait salle comble pour son grand rendez-vous annuel organisé avec EY rassemblant les éditeurs de logiciels français. L’organisation dévoile des tendances du marché, avec un focus sur l’irruption des AI natives et la transformation IA des SaaS natives.
Startups, PME, grands groupes, investisseurs parlent d’une même voix. Un basculement majeur est à l’œuvre : l’IA n’est plus un “plus” mais le cœur du produit, du modèle économique et de l’usage. Les éditeurs de logiciels qui performent repensent leurs architectures, leurs modèles économiques et leurs parcours utilisateurs.
Pour comprendre la logique « AI First », Numeum et EY dévoilent lors de la soirée de la 15ème édition du TOP 250 :
- La présentation du Top 250 des éditeurs de logiciels français, le panorama de référence du secteur.
- Le témoignage de François Candelon, Partner Value Creation pour Seven2
- Le débat d’experts “De SaaS native AI à AI First”,
- L’entretien “repenser l’accessibilité” avecClément Gass, Recordman du monde du marathon chez les non-voyants et vice-président de Vue du Cœur.
- La cérémonie des lauréats 2025.
1. Panorama Top 250 des éditeurs de logiciels français
Retenons :
– Une croissance solide malgré les incertitudes : Dans un environnement économique incertain, les éditeurs français de logiciels affichent une progression de leur chiffre d’affaires d’édition mondial à 23,1 milliards d’euros en 2024, traduisant une dynamique soutenue.
– L’intelligence artificielle au cœur du logiciel français : 83 % des éditeurs placent désormais l’IA parmi leurs trois priorités technologiques et 61 % ont déjà intégré des fonctionnalités d’IA générative dans leurs offres (+21 points vs. 2023), tandis que 31 % prévoient de le faire dans les deux prochaines années.
– Des effectifs en hausse, mais une dynamique d’embauche qui s’infléchit : les effectifs mondiaux des éditeurs pure players français ont progressé de 8,1 % en 2024. Cependant, les prévisions pour 2025 traduisent une certaine prudence : 62 % des éditeurs prévoient d’augmenter leurs effectifs.
– La RSE se consolide et devient un pilier durable : la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) confirme sa maturité : 77 % des éditeurs ont initié une démarche structurée, 79 % la considèrent comme une priorité et 58 % réalisent désormais leur bilan carbone.
– L’international et la croissance externe, deux leviers stables : l’international reste un pilier de croissance pour le secteur avec 55 % du chiffre d’affaires réalisé à l’étranger, niveau globalement stable depuis sept ans.
– L’innovation, moteur central du modèle français : 73 % des éditeurs identifient l’innovation comme leur premier levier de croissance, devant la croissance géographique (3e) et le cross-selling (4e). L’essor des solutions “AI-native“, conçues autour de l’intelligence artificielle dès leur origine, témoigne de cette tendance.
2. l’Agentic AI : le témoignage de François Candelon, Partner Value Creation pour Seven2
« On ne parle plus d’un assistant qui répond à des questions, mais d’un système qui orchestre, raisonne et agit, avec une mémoire de travail et des outils externes pour arriver à un résultat.”
“L’agentique, c’est un collaborateur : il apprend, s’adapte et travaille avec vous.”
L’intervention de François Candelon, Partner Value Creation chez Seven2 a été particulièrement saluée. Le responsable explique que le model SaaS va être perturbé dans les années à venir. Les entreprises pourront donc développer de nouveaux avantages concurrentiels grâce à leur capacité à appréhender le plus rapidement l’Agentic AI.
Comment évaluer la maturité d’une entreprise et mettre le cap sur l’Agentic AI ? L’expert propose un système d’évaluation autour de 5 dimensions : la base technologique, les données, la vision et les modèles d’affaires, la valeur et la monétisation, le capital humain. A partir de ces éléments, il est possible d’identifier les priorités sur lesquelles avancer.
AI First : comment accompagner entreprises ? François Candelon recommande de tester, encore tester les modèles autour des accès à la technologie, de son usage, de sa livrabilité et quant au résultat qu’elle produit. « Nous avons besoin de clients pour tester nos nouveaux modèles« , explique-t-il.
Et de conclure : « En termes de productivité, grâce à l’agentique, on peut aller jusqu’à 50 % plus vite pour développer un logiciel avec une réduction de bugs, c’est un investissement. »
3. Table ronde : De SaaS native AI à AI First, les experts expliquent
Les experts réunis lors de la soirée du Top 250 ont apporté des éclairages pour témoigner de ce mouvement de bascule au sein de l’écosystème :
Jérôme Tomasini, Startups & Investors Partnerships Southern Europe chez Stripe : « Nous assistons à un changement d’époque. En tant qu’infrastructure, nous voyons les entreprises utiliser nos services et cela nous inspire« . A quoi va ressembler l’e-commerce de demain ? Va-t-on aller vers une « agentification » généralisée ?
Chloé Thomas, CFO de Nabla (un logiciel qui propose un assistant intelligent qui aide les professionnels de santé à automatiser les comptes rendus médicaux automatiser les comptes rendus médicaux). :
« Il est possible d’ajouter de l’AI au SaaS mais cela ne changera pas le cœur du modèle. Une approche AI First permet une plus grande vitesse d’innovation. Nous allons coconstruire une solution avec un client, créer instantanément de nouvelles fonctionnalités suite à ces demandes », explique la responsable. « Nous faisons un transcript intelligent et on gère les différentes tâches administratives du médecin. Un médecin gagne environ 2h chaque jour de temps de travail grâce à Nabla« .
Les prochaines étapes : passer d’un assistant à un véritable agent actif qui agit sur tous les workflows.
Charles Mauclair, Directeur France du Groupe SII et Président du Collège ESN & ICT de Numeum : Comment les ESN peuvent-elles aider une entreprise historique de SaaS à passer à l’Agentic ? Depuis toujours, les ESN et les éditeurs de logiciels avancent ensemble : mêmes clients, les mêmes problématiques. « Et nous avons la même promesse : délivrer de la valeur à nos clients« .
3 points clés :
- Les budgets basculent vers des solutions AI-first. C’est une opportunité pour nos ESN. Notre rôle est clair et vaste :
– Apporter l’architecture et la sécurité.
– Repenser le cœur du moteur, ce n’est pas juste de “plugger un module”.
– Bâtir des systèmes capables de supporter l’agentique.
Les ESN savent le faire : ce sont des machines à compétences. - L’indépendance technologique.
Les éditeurs veulent rester libres des plateformes. A nous de penser pérennité dès le départ afin de préserver l’indépendance technologique vis-à-vis des plateformes IA.
- Enfin le nerf de la guerre : le « change. »
Pour les jeunes éditeurs, c’est dans leur ADN.
Pour les structures historiques, il faut investir dans la transformation des équipes pour s’adapter à ces nouvelles demandes.
C’est exactement là que les cabinets de conseil excellent.

Benoist Grossmann, Président d’Eurazeo Tech et Co-Président de France Digitale : Comment on constate cette évolution rapide ? De fait, l’IA impose très peu de barrières à l’entrée, une entreprise peut donc se faire disrupter très facilement… ou tripler son chiffre d’affaires en quelques mois.
Le président d’Eurazeo Tech est optimiste « Pour réussir dans L’IA, il faut des talents et de l’argent. Des talents, on en a plein. De l’argent, on n’en pas autant que les Américains, mais assez pour exister. Mistral a fait quasiment aussi bien qu’OpenAI avec cent fois moins d’argent. »
4. Repenser l’accessibilité avec les nouvelles technologies : l’éclairage de Clément Gass, Recordman du monde du marathon chez les non-voyants
Le A de Agentic peut aussi être utilisé sur le mot « accessibilité ». L’Agentic refond la façon dont sont conçus les cœurs des logiciels, mais elle refond aussi l’expérience utilisateur et l’interface livrée aux clients. La technologie est donc une formidable opportunité de repenser l’accessibilité.
Clément Gass, Recordman du monde du marathon chez les non-voyants et vice-président de Vue du cœur, témoigne de la difficulté pour les personnes malvoyantes d’utiliser les nouvelles technologies : « les deux choses qui font qu’Internet et les logiciels sont un enfer pour les déficients visuels. Ce sont d’abord les problèmes liés au graphisme qui n’a pas d’alternative textuelle, et, deuxièmement, les problèmes de structure qui empêchent de trouver l’information rapidement. Les problèmes graphiques, ça peut être des captchas, des QR codes, des liens graphiques, des PDF images qui sont simplement issus de scans et qui n’ont pas de texte réellement lisible par les lecteurs d’écran. »
Clément Gass, explique avoir participé à développer une application GPS vocale sur smartphone qui annonce avec un maximum de précision les changements de direction. Ce sont des instructions très mathématiques, systématiques données en permanence. Un logiciel qui parle tout le temps, en somme.
5. Les lauréats 2025 du TOP 250
. Trophée 2025 International, décerné à la société Planisware, plateformes SaaS BtoB de gestion de portefeuilles de projets, portefeuilles de projets, programmes et produits.
. Trophée 2025 Prix du Jury, décerné au Groupe Isagri, éditeur de logiciels au service des exploitations agricoles et de la profession comptable.
. Trophée 2025 Croissance externe, décerné à la société Orisha, éditeur de logiciels de gestion pour les professionnels de la santé, de la construction, de l’immobilier et de la distribution.
. Trophée 2025 Innovation, décerné à la société Lucca, plateforme logicielle de gestion des ressources humaines, talents, temps & activités, paie, dépenses professionnelles…
. Trophée 2025 Prix Jeux vidéo, décerné à la société Sandfall Interactive, studio de développement spécialisé dans les jeux premium 3D pour PC et consoles de nouvelles génération.
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